Fils de Pierre III (règne 1762) et de Catherine la Grande (règne 1762-96), Paul est élevé par la tante de son père, l’impératrice Elisabeth (règne 1741-61). Après 1760, il a été instruit par le proche conseiller de Catherine, le savant diplomate Nikita Ivanovitch Panin, mais le garçon n’a jamais développé de bonnes relations avec sa mère, qui a arraché la couronne impériale à son mari mentalement faible en 1762 et, par la suite, a constamment refusé de permettre à Paul de participer activement aux affaires gouvernementales.
Ayant épousé Sophia Dorothea de Württemberg (nom russe Maria Fyodorovna) en 1776 peu après la mort de sa première femme, Wilhelmina de Darmstadt (nom russe Nataliya Alekseyevna), Paul et sa femme furent installés par Catherine sur un domaine à Gatchina (1783), où Paul, éloigné du centre du gouvernement à St. Malgré l’intention apparente de Catherine de nommer le fils de Paul, Alexandre, son héritier, Paul lui succède à sa mort (17 novembre 1796) et abroge immédiatement le décret émis par Pierre Ier le Grand en 1722 qui avait donné à chaque monarque le droit de choisir son successeur ; à sa place, Paul établit en 1797 un ordre de succession défini dans la lignée masculine de la famille Romanov. Paul, dans un effort pour renforcer l’autocratie, a également inversé de nombreuses politiques de Catherine ; il a rétabli les agences administratives centralisées qu’elle avait abolies en 1775, a augmenté le contrôle bureaucratique dans le gouvernement local et a cherché à imposer des limites à l’autorité des nobles. Ce faisant, il provoqua l’hostilité des nobles et, lorsqu’il introduisit des mesures disciplinaires sévères dans l’armée et afficha une préférence marquée pour ses troupes de Gatchina, les militaires, notamment les prestigieuses unités de la garde, se retournèrent également contre lui.
La confiance en ses capacités a chuté même parmi ses partisans de confiance en raison d’un certain nombre d’actions. Il a fait preuve d’une politique incohérente envers la paysannerie et est rapidement passé d’une politique étrangère pacifique (1796) à une participation à la deuxième coalition contre Napoléon (1798), puis à une politique anti-britannique (1800). À la fin de 1800, il avait manœuvré la Russie dans la position désavantageuse d’être officiellement en guerre avec la France, officieusement en guerre avec la Grande-Bretagne, sans relations diplomatiques avec l’Autriche, et sur le point d’envoyer une armée à travers les khanats non cartographiés d’Asie centrale pour envahir l’Inde sous contrôle britannique.
En raison de ses politiques incohérentes, ainsi que de sa manière tyrannique et capricieuse de les mettre en œuvre, un groupe de fonctionnaires civils et militaires haut placés, dirigé par le comte Peter von Pahlen, gouverneur général de Saint-Pétersbourg, et le général Leonty Leontyevich, comte von Bennigsen, obtient l’approbation d’Alexandre, l’héritier du trône, pour déposer son père. Le 23 mars (11 mars) 1801, ils pénètrent dans le palais Mikhaylovsky et assassinent Paul dans sa chambre à coucher.