Kuan Yin, bodhisattva de la compassion. Photo de Liza Matthews.

Jack Kornfield sur le début de cette pratique ancestrale qui ouvre le cœur.

Dans notre culture, les gens trouvent difficile de diriger l’amour bienveillant vers eux-mêmes. Nous pouvons avoir l’impression que nous sommes indignes, ou que c’est égoïste, ou que nous ne devrions pas être heureux quand d’autres personnes souffrent. Ainsi, plutôt que de commencer la pratique de l’amour bienveillant par nous-mêmes, ce qui est traditionnel, je trouve plus utile de commencer par ceux que nous aimons et dont nous nous soucions le plus naturellement. L’un des beaux principes de la compassion et des pratiques d’amour bienveillant est que nous commençons là où cela fonctionne, là où c’est le plus facile. Nous ouvrons notre cœur de la manière la plus naturelle, puis nous dirigeons notre amour bienveillant petit à petit vers les zones où c’est plus difficile.

Premièrement, asseyez-vous confortablement et à l’aise, les yeux fermés. Sentez-vous assis ici dans ce mystère de la vie humaine. Prenez place à mi-chemin entre le ciel et la Terre, comme l’a fait le Bouddha, puis portez une attention bienveillante sur vous-même. Sentez votre corps assis et votre souffle respirer naturellement.

Pensez à quelqu’un que vous aimez beaucoup et qui vous est cher. Puis laissez des phrases naturelles de bons souhaits pour eux venir dans votre esprit et votre cœur. Certaines des phrases traditionnelles sont : « Que tu sois en sécurité et protégé », « Que tu sois en bonne santé et fort » et « Que tu sois vraiment heureux »

Puis imaginez une deuxième personne que vous aimez et exprimez les mêmes bons souhaits et intentions à son égard.

Puis, imaginez que ces deux personnes que vous aimez vous offrent leur amour bienveillant. Imaginez comment elles vous regardent avec inquiétude et amour en disant :  » Puissiez-vous aussi être en sécurité et protégé. Puissiez-vous être en bonne santé et fort. Puissiez-vous être vraiment heureux. »

Accueillez leurs bons souhaits. Maintenant, tournez-les vers vous-même. Parfois, les gens placent leur main sur leur cœur ou leur corps pendant qu’ils répètent les phrases : « Que je sois en sécurité et protégé. Que je sois en bonne santé et fort. Puissé-je être vraiment heureux. »

Avec la même attention, laissez vos yeux s’ouvrir, regardez dans la pièce et offrez votre amour bienveillant à tous ceux qui vous entourent. Sentez combien il est grand de répandre le champ de l’amour bienveillant.

Maintenant, pensez à vous comme à un phare, répandant la lumière de l’amour bienveillant comme un phare autour de votre ville, autour du pays, autour du monde, même vers des planètes lointaines. Pensez : « Que tous les êtres lointains et proches, tous les êtres jeunes et vieux, les êtres dans toutes les directions, soient tenus dans un grand amour bienveillant. Qu’ils soient en sécurité et protégés. Qu’ils soient en bonne santé et forts. Puissent-ils être vraiment heureux. »

Le Bouddha a dit que le cœur éveillé d’amour bienveillant et de liberté est notre droit de naissance en tant qu’êtres humains. « Si ces choses n’étaient pas possibles, a-t-il dit, je ne les enseignerais pas. Mais parce qu’elles sont possibles pour vous, je vous offre ces enseignements du dharma de l’éveil. »

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