Résumé

Le locuteur explique qu’il est obligé de passer du temps séparé de son amante, mais avant de partir, il lui dit que leurs adieux ne doivent pas être l’occasion de deuil et de chagrin. De la même façon que les hommes vertueux meurent doucement et sans se plaindre, dit-il, ils doivent partir sans « pleurs » et « soupirs », car annoncer publiquement leurs sentiments de cette façon serait profaner leur amour. L’orateur dit que lorsque la terre bouge, elle apporte « des préjudices et des craintes », mais que lorsque les sphères connaissent une « trépidation », bien que l’impact soit plus grand, il est également innocent. L’amour des « amants ternes et sublunaires » ne peut survivre à la séparation, mais celle-ci supprime ce qui constitue l’amour lui-même ; mais l’amour qu’il partage avec sa bien-aimée est si raffiné et « interassuré de l’esprit » qu’ils n’ont pas à s’inquiéter de l’absence « d’yeux, de lèvres et de mains. »

Bien qu’il doive partir, leurs âmes ne font toujours qu’une et, par conséquent, ils ne subissent pas une rupture, mais une « expansion » ; de la même manière que l’on peut étirer l’or en le battant « jusqu’à l’épuisement », l’âme qu’ils partagent va simplement s’étirer pour prendre tout l’espace qui les sépare. Si leurs âmes sont séparées, dit-il, elles sont comme les pieds d’une boussole : L’âme de son amant est le pied fixe au centre, et la sienne est le pied qui se déplace autour. La fermeté du pied central rend le cercle que le pied extérieur dessine parfait : « Ta fermeté rend mon cercle juste, / Et me fait finir, là où Ibegun. »

Forme

Les neuf strophes de cette Valediction sont assez simples par rapport à de nombreux poèmes de Donne, qui utilisent d’étranges schémas métriques superposés de façon incongrue à des schémas de rimes réguliers. Ici, chaque strophe de quatre lignes est assez peu ornée, avec un schéma de rimes ABAB et un mètre tétramètre iambique.

Commentaire

« A Valediction : forbidding Mourning » est l’un des poèmes les plus célèbres et les plus simples de Donne et aussi probablement sa déclaration la plus directe de son idéal d’amour spirituel. En dépit de son érotisme charnel dans des poèmes tels que « The Flea », Donne professe une dévotion à une sorte d’amour spirituel qui transcende le simple aspect physique. Ici, anticipant une séparation physique d’avec sa bien-aimée, il invoque la nature de cet amour spirituel pour éloigner les « larmes » et les « soupirs » qui pourraient autrement accompagner leurs adieux. Le poème est essentiellement une séquence de métaphores et de comparaisons, chacune décrivant une façon de voir leur séparation qui les aidera à éviter le deuil interdit par le titre du poème.

D’abord, le locuteur dit que leur adieu devrait être aussi doux que la mort sans complaisance des hommes vertueux, car pleurer serait « une profanation de nos joies ». Ensuite, l’orateur compare le nocif « Mouvement de la terre » à l’innocente « trépidation des sphères », assimilant le premier à « l’amour sublunaire terne des amants » et le second à leur amour, « Inter-assuré de l’esprit ». Comme la terre qui gronde, les amants sublunaires ternes (sublunaire signifie littéralement sous la lune et aussi soumis à la lune) sont tous physiques, incapables de vivre la séparation sans perdre la sensation qui compose et soutient leur amour. Mais les amoureux spirituels « se soucient moins, les yeux, les lèvres et les mains de manquer », car, comme la trépidation (vibration) des sphères (les globes concentriques qui entouraient la terre dans l’astronomie antique), leur amour n’est pas entièrement physique. De même, comme la trépidation des sphères, leur mouvement n’aura pas les conséquences néfastes d’un tremblement de terre.

L’orateur déclare ensuite que, puisque les deux âmes des amants ne font qu’une, son départ ne fera qu’étendre la zone de leur âme unifiée, plutôt que de provoquer une rupture entre eux. Le compas (l’instrument utilisé pour tracer des cercles) est l’une des métaphores les plus célèbres de Donne, et c’est l’image parfaite pour résumer les valeurs de l’amour spirituel de Donne, qui est équilibré, symétrique, intellectuel, sérieux et beau dans sa simplicité polie.

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