Une version de cet article a été initialement publiée par Greenpeace Canada.

Enfin, nous célébrons aujourd’hui la protection de la forêt pluviale du Grand Ours – l’une des plus grandes forêts pluviales tempérées côtières restantes sur terre.

Greenpeace Canada et Greenpeace USA ont commencé à protester contre la destruction de la forêt pluviale du Grand Ours au milieu des années 1990 – exposant l’histoire au monde entier par le biais de blocages, de protestations et de bannières. Avec d’autres organisations environnementales et des dirigeants autochtones, Greenpeace a mis en lumière les conséquences de la destruction de la forêt sur les communautés des Premières nations qui y vivent depuis des milliers d’années et sur les espèces sauvages comme le rare ours blanc. Nous avons utilisé ce coup de projecteur pour faire pression sur les compagnies forestières et le gouvernement local afin qu’ils changent leur approche. Et ça a marché !

Après que des clients du monde entier – y compris Home Depot – aient menacé d’annuler des contrats qui coûteraient des millions et attireraient l’attention des médias, les principales sociétés d’exploitation forestière et de pâtes et papiers ont accepté de s’asseoir avec nous et de travailler à des solutions créatives.

Un véritable effort d’équipe

La protection de la forêt pluviale du Grand Ours était loin d’être un acte solitaire. Il a fallu le travail de nombreux groupes pour relever ce grand défi. Avec le Sierra Club of BC et ForestEthics, nous avons mis sur pied le Rainforest Solutions Project pour trouver des solutions. Et en travaillant en étroite collaboration avec deux grandes organisations faîtières des Premières Nations – Nanwakolas Council et Coastal First Nations-Great Bear Initiative – nous nous sommes mis d’accord avec les entreprises sur les meilleurs moyens de protéger la forêt, de faire progresser le bien-être des communautés et aussi d’assurer des opportunités économiques.

Ensemble, nous avons développé des solutions pour protéger l’intégrité de la forêt pluviale du Grand Ours et soutenir le bien-être des communautés pour plus de vingt Premières Nations. Ces solutions sont maintenant entièrement en place et résisteront à l’épreuve du temps.

Comment la forêt pluviale du Grand Ours est-elle protégée ?

  • 85 pour cent des forêts de la forêt pluviale du Grand Ours (dont la plupart sont des forêts anciennes), soit un total incroyable de 3,1 millions d’hectares, seront désormais interdites à l’exploitation forestière industrielle. Lorsque nous avons commencé notre campagne au début des années 1990, moins de 5 pour cent de la forêt pluviale était protégée.
  • Les 15 pour cent restants des zones forestières de la forêt pluviale du Grand Ours qui peuvent être exploitées sont désormais soumis aux réglementations les plus strictes en matière d’exploitation forestière en Amérique du Nord.
  • Huit nouvelles zones protégées ont été établies. De plus, neuf nouvelles « réserves de restauration » sont créées pour les zones méridionales de la forêt du Grand Ours, qui ont été tellement endommagées par l’exploitation forestière industrielle qu’elles seront mises de côté de façon permanente pour permettre aux écosystèmes de rebondir.
  • Le taux de coupe dans la forêt pluviale du Grand Ours a BEAUCOUP diminué – environ 40 % de réduction depuis le début de la campagne de Greenpeace.
  • De meilleures protections pour les tanières des ours et les micro-écosystèmes menacés sont maintenant en place.
  • Une plus grande transparence sur la façon dont la foresterie se déroulera dans la région par le biais de rapports annuels et d’approches de surveillance innovantes sera désormais la norme.
  • Les limites à l’exploitation forestière industrielle seront légiférées dans une nouvelle loi qui sera appelée Great Bear Rainforest Act. Cela fournira une certitude écologique ainsi qu’économique pendant longtemps.

Un ours grimpe sur un arbre tombé dans la forêt pluviale du Grand Ours en Colombie-Britannique, au Canada.

Il est tout aussi important que des mesures de bien-être communautaire conçues pour aider les dirigeants des Premières nations à élever leurs communautés aient été mises en place :

  • La prise de décision partagée des Premières nations avec le gouvernement de la Colombie-Britannique est davantage solidifiée en ce qui concerne l’utilisation des terres dans leurs territoires traditionnels. Il existe maintenant des exigences légales pour maintenir les zones d’importance culturelle, écologique et économique pour les Premières Nations de la région.
  • Les opportunités économiques pour les communautés des Premières Nations, y compris le partage des revenus, font également partie de l’accord.

Ce que nous avons maintenant dans la forêt pluviale du Grand Ours est l’un des plans de conservation et de gestion forestière de cette envergure les plus complets sur Terre.

Célébrons!

C’est aujourd’hui une journée pour célébrer et être reconnaissant pour ce qui a été accompli dans la forêt pluviale du Grand Ours. Notre gratitude va particulièrement aux vingt et plus Premières Nations qui ont fait preuve de leadership en planifiant une plus grande conservation pour leurs territoires traditionnels, en faisant un saut de foi que l’intendance, l’écologie et un bon développement économique peuvent travailler main dans la main.

Et un grand merci aux partisans et aux activistes de Greenpeace qui ont tant fait au cours des vingt dernières années – de la participation à des blocus et à l’escalade de cargos chargés de billes de bois anciennes, à la mise sous enveloppe et à la collecte de fonds afin de permettre à notre campagne de réussir. Ceci est votre célébration.

https://youtu.be/ub9o_CS7Xd0

Par Eduardo Sousa, responsable principal de la campagne sur les forêts pour Greenpeace Canada.

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