Complications liées à la coagulation : Thrombose veineuse profonde (TVP) et embolie pulmonaire

    La thrombose veineuse profonde (TVP) est un caillot sanguin, que l’on trouve généralement dans la jambe ou la cuisse, qui peut se former à la suite d’une stagnation du flux sanguin, d’une coagulation et de dommages aux parois des veines.

    Selon le Dr Anne Bass, présidente du comité de prévention de la thrombose veineuse profonde à l’HSS, « les TVP peuvent provoquer des douleurs et des gonflements dans les jambes. Les caillots peuvent également se déplacer vers le poumon, provoquant une embolie pulmonaire, qui est un blocage des artères qui traversent le poumon ».

    « En l’absence de traitement, les TVP peuvent infliger des dommages à la veine où se trouve le caillot, provoquant un gonflement chronique et même une ulcération », explique-t-elle. « Les embolies pulmonaires peuvent produire des symptômes d’essoufflement, des douleurs thoraciques, un rythme cardiaque rapide ou un évanouissement. Dans de très rares cas, un blocage fatal des artères pulmonaires peut se produire. »

    Voyage longue distance et son rapport avec la coagulation et la TVP

    Bien qu’il soit très rare qu’un patient développe une TVP à la suite d’un long vol, le Dr Bass explique que les facteurs suivants peuvent contribuer à la formation de caillots sanguins :

  • Lorsqu’ils prennent l’avion, les passagers sont normalement sédentaires et immobilisés. C’est un problème car c’est la contraction des muscles des jambes, normalement provoquée par le mouvement et le déplacement, qui permet au sang de circuler de nouveau vers le cœur. Lorsque le corps est immobilisé, le sang s’accumule dans les jambes, ce qui augmente le risque de formation de caillots. De plus, lorsqu’on reste assis pendant une longue période, les genoux restent à angle droit, ce qui entraîne un « coude » dans les veines des jambes, empêchant une bonne circulation.
  • La sécheresse de l’air recirculé dans les avions peut laisser ses passagers déshydratés. Cela conduit le sang à se concentrer et à être plus enclin à coaguler sans la quantité appropriée de liquides hydratants.

Prévention de la coagulation sanguine sur les longs vols

Pour combattre une mauvaise circulation sur les longs vols, le Dr. Bass recommande :

  1. de se lever, de s’étirer et de marcher dans l’allée aussi souvent que possible pour faire circuler le sang et « faire sortir les nœuds ».
  2. En plus de l’exercice, les bas de compression graduée sont également recommandés pour aider à prévenir l’accumulation de sang dans les jambes. Ils peuvent être trouvés dans les magasins de fournitures chirurgicales et les pharmacies.
  3. La prévention de la déshydratation pendant les vols est aussi simple que de boire une quantité régulière d’eau ou d’autres boissons non alcoolisées.

Anticoagulants

Les anticoagulants sembleraient être une solution simple à la coagulation du sang, mais lorsqu’ils sont pris en préopératoire, ils peuvent fluidifier le sang et augmenter le risque de saignement lors de la chirurgie.

Le Dr Bass explique que les anticoagulants ne doivent être administrés qu’aux patients dont on sait qu’ils présentent un risque élevé de coagulation (TVP, ou embolies pulmonaires), soit en raison de leurs antécédents médicaux, soit parce qu’ils présentent un facteur de risque génétique connu de coagulation. Bien que les injections de Lovenox ou d’héparine – et leurs effets – puissent s’estomper avant l’intervention chirurgicale, le rapport risque/bénéfice de l’administration de ces injections à des patients sans risque élevé établi de coagulation est trop élevé.

Si un patient a des antécédents de risque de coagulation, de TVP ou d’embolie pulmonaire chez lui ou dans sa famille, il doit parler à un médecin dans son pays ainsi qu’à son médecin de l’HSS des options de traitement avant de se rendre à l’HSS pour son intervention chirurgicale.

Les antécédents de coagulation et les complications qui en résultent n’interdisent toutefois pas aux patients de voyager par avion. Le Dr Bass note que « même ceux qui présentent un risque élevé de complications liées à la coagulation pourront se rendre à HSS tant que des mesures préventives sont prises. »

Complications liées à la chirurgie et à la coagulation

Un très long vol avant l’intervention chirurgicale peut augmenter la probabilité de complications pour les patients subissant une prothèse de hanche ou de genou lorsque les mesures préventives sont négligées.

En chirurgie orthopédique, la coupe des os incite le corps à réagir en relançant son système de coagulation, une réponse qui reflète sa réaction à une blessure corporelle. En raison de la taille des os concernés par les prothèses de hanche et de genou, le risque de coagulation sanguine est plus élevé que pour les autres interventions orthopédiques. Le Dr Bass ajoute également que chez les patients souffrant d’une fracture de la hanche, le risque est encore accru en raison de l’immobilisation des patients avant la chirurgie.

Risques de coagulation après la chirurgie

Il existe un risque de coagulation jusqu’à 4 à 6 semaines après la chirurgie pour tous les patients, mais le fait de voler sur de longues distances aggrave encore ce problème. Par conséquent, les personnes qui voyagent sur de telles distances peuvent être soumises à des mesures préventives renforcées après leur intervention.

Par exemple, après les chirurgies de la hanche et du genou, des anticoagulants sont généralement administrés aux patients. S’il y a un long vol en avion dans le futur du patient, son médecin choisira un type d’anticoagulant approprié pour tenir compte de ces plans. Les patients peuvent recevoir des anticoagulants après une intervention chirurgicale, et le choix de l’anticoagulant consiste à trouver un équilibre entre le risque de coagulation et le risque de saignement après l’intervention. Le risque de saignement après la chirurgie diminue avec le temps, et une option est l’utilisation de la warfarine (Coumadin®) qui développe son effet anticoagulant sur plusieurs jours.

Solutions pour la TVP

Lorsque la TVP est détectée chez les patients, ils sont traités avec des anticoagulants, notamment l’héparine en injection, deux fois par jour. Ceux-ci agissent rapidement pour aider à dissoudre le caillot sanguin et empêcher la formation d’un nouveau caillot. Simultanément, le médecin initie un anticoagulant oral comme la warfarine (Coumadin®), qui est poursuivi pendant 3 mois si un caillot est trouvé dans la jambe, et six mois si le caillot est dans le poumon.

Bien qu’il existe des solutions pour faire face à la TVP, surtout lorsqu’elle est découverte tôt, une prévention efficace est toujours une bonne politique.

Mise à jour : 26/03/2019

Résumé par Mike Elvin

Auteurs

Anne R. Bass, MD
Directrice de programme, programme de bourses de recherche en rhumatologie, Hôpital pour chirurgie spéciale
Médecin traitant, Hôpital pour chirurgie spéciale

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